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Jeux Olympiques, une institution capitaliste et une mystification idéologique – avec Jean-Marie Brohm

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L’émission complète

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Une émission de juillet 2016 d’analyse critique des Jeux Olympiques comme institution capitaliste et comme mystification idéologique (1ère partie) et d’histoire critique des Jeux Olympiques modernes (notamment des Jeux Olympiques de Berlin de 1936) depuis Pierre de Coubertin (2ème partie), avec Jean-Marie Brohm, professeur émérite de sociologie de l’Université de Montpellier III, auteur notamment de Le mythe olympique, de Pierre de Coubertin, le seigneur des anneaux : aux fondements de l’olympisme et de 1936. Les Jeux Olympiques à Berlin.

 

Introduction de l’émission

 

Nous sommes sur Radio Libertaire, la radio sans Dieu, sans Maître et sans publicité, pour une nouvelle émission de « Sortir du capitalisme », consacrée cette fois-ci aux Jeux Olympiques comme institution capitaliste et comme arme de mystification idéologique. […]

Une institution capitaliste, parce qu’elle est une entreprise brassant des milliards en s’enrichissant grâce à des supporters crédules, parce qu’elle est une vaste campagne de publicité et d’apologie de la marchandise et de son monde, parce qu’elle a un fonctionnement analogue au capitalisme, celui d’un système institutionnel de guerre de tous contre tous, de compétition perpétuelle entre athlètes et entre équipes d’athlètes ici, entre entreprises, entre États et entre individus là, parce qu’elle affiche les mêmes valeurs de hiérarchie, d’écrasement de l’adversaire, de nationalisme, de violence, et parce qu’elle organise une même recherche d’une productivité croissante, en termes de productivité du travail ici et de performances et de records.

L’olympisme est une idéologie mystificatrice, une naturalisation de la guerre de tous contre tous capitaliste, une naturalisation de la prétendue « supériorité masculine », une occultation des inégalités de classes au profit de la Nation, une adoration de winners millionnaires, une arme de légitimation du nazisme en 1936, du massacre de 300 étudiants au Mexique (dix jours avant l’ouverture des Jeux) en 1968, de l’URSS en 1980, du néocapitalisme étasunien en 1984, du régime militaro-démocratique coréen en 1988, de l’État chinois ultra-répressif en 2008 ou encore du coup d’État au Brésil en 2016 – et il aurait du être l’exaltation du nationalisme allemand en 1916 et du nationalisme japonais en 1940 –. L’olympisme est une mystification idéologique, puisqu’à l’instar de la religion, elle est comme disait Marx « le soupir de la créature accablée », accablée par le travail, l’argent, le capitalisme : « elle est l’opium du peuple ». Mais, pour citer encore Marx, « nier la religion [olympique], ce bonheur illusoire du peuple, c’est exiger son bonheur réel. Exiger qu’il abandonne toute illusion sur son état, c’est exiger qu’il renonce à un état qui a besoin d’illusions ». La critique des Jeux Olympiques et de l’olympisme est ainsi une critique visant à une émancipation du capitalisme, et cette émancipation passe par une émancipation du sport, défini comme « système de compétition physiques généralisées ».

Pour discuter des JO comme institution capitaliste et de l’olympisme comme idéologie mystificatrice, avant d’effectuer une contre-histoire des JO modernes depuis Coubertin, nous sommes avec Jean-Marie Brohm, professeur émérite de sociologie de l’Université de Montpellier III, auteur notamment de Le mythe olympique, de Les dessous de l’olympisme, de Pierre de Coubertin, le seigneur des anneaux : aux fondements de l’olympisme et de 1936, Les Jeux Olympiques à Berlin, fondateur de la théorie critique du sport capitaliste il y a un demi-siècle, animateur du boycott des JO de Moscou de 1980, de Paris de 2024 et de nombreux autres, et membre de la revue Quel Sport ? après avoir été celui de Quel Corps ?

 

Citations de Pierre de Coubertin, fondateur des Jeux Olympiques modernes, extraites de Le mythe olympique

 

« Le sport […] doit […] être pratiqué avec ardeur, je dirai même avec violence. Le sport, ce n’est pas l’exercice physique bon pour tous au point de vue de l’hygiène à condition d’être sage et modéré. Le sport est le plaisir des forts ou de ceux qui veulent le devenir physiquement et moralement. Il comporte donc la violence, l’excès, l’imprudence […] [dans] son essence »

« Il y a encore et sans doute il y aura toujours des puissants et des faibles, des triomphateurs et des lutteurs ; […] l’inégalité est plus qu’une loi, c’est un fait »

« Que l’inégalité soit une loi de nature, personne n’y saurait raisonnablement contredire. »

« La société est hiérarchisée, et la hiérarchie paraît être dans son essence »

« Les découvertes de la science nous ont révélé que tout ce qui vit obéit à cette même loi de guerre, d’où découle fatalement la loi d’inégalité. La guerre en effet crée des vainqueurs et des vaincus et la postérité du vainqueur bénéficie de l’héritage de la victoire, de même que l’héritage de la défaite pèse sur la postérité du vaincu […] principe inéluctable contre lequel il serait enfantin de perdre son temps à disputer […]. Nous touchons là une des assises inébranlables de l’humanité »

« La propriété. Il faut que le prolétariat en accepte le maintien […]. Hors de là, point de salut. C’est de nos jours l’alpha et l’oméga de toute paix sociale […]. La propriété n’est pas un dogme, mais c’est une nécessité »

« Dès le premier jour j’étais un colonial fanatique »  

« La théorie de l’égalité des droits pour toutes les races humaines conduit à une ligne politique contraire à tout progrès colonial. […] La race supérieure a parfaitement raison de refuser à la race inférieure certains privilèges de la vie civilisée »

« L’Assemblée allait entrer dans le vif de son œuvre lorsque l’insurrection communiste éclata à Paris, elle comblait la mesure de nos infortunes. […] Les orgies et bouffonneries de la Commune, le massacre des derniers jours et cette fin immonde et bestiale dans le sang et le pétrole passèrent sur la France comme un cauchemar. […] L’armée remplit sans hésitation sa pénible mission » « Les Juifs sont demeurés profondément asiatiques. On ne les connaître guère qu’à travers les capitaux amassés par certains d’entre eux.  pres et persévérants au gain, habiles et rusés dans leurs affaires, ils se sont souvent rendus odieux » 

« L’idée olympique sacrifiée à la propagande ? C’est entièrement faux ! La grandiose réussite des jeux de Berlin a magnifiquement servi l’idéal olympique »

« [Coubertin] félicite hautement M. Hitler, en qui il salue un des plus grands esprits constructeurs de ce temps, d’avoir su éviter le danger et d’avoir magnifiquement servi, sans le défigurer, l’idéal olympique » (André Lang, journaliste rapportant une interview avec Coubertin)

« Ils [JO de 1936] ont été, très exactement, ce que j’ai souhaité qu’ils fussent ».

 

 

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