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La gauche national-étatiste au pouvoir en France. Une histoire critique (1944-1947 et 1981-1983)

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Une histoire critique des expériences de gouvernement de gauche national-étatiste (PS-PCF) de 1944-1947 et de 1981-1983, autour de Quand la gauche essayait. Les leçons du pouvoir (1924, 1936, 1944, 1981) (Agone, 2018) de Serge Halimi (rédacteur en chef du Monde Diplomatique) – avec Sylvain de Zones Subversives.

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Avec une analyse critique de l’ouvrage de Serge Halimi, de sa volonté politique de tirer des leçons du passé pour un « bon » gouvernement de gauche national-étatiste en France au 21ème siècle (une illusion malheureusement toujours répandue), de son absence d’une théorie de l’État comme domination impersonnelle au service de lui-même et du capitalisme et comme domination de classe, de sa non-caractérisation des « acquis sociaux » comme résultats de compromis de classe et non comme réussite des « bons » gouvernements de gauche, de sa relativisation des contraintes impersonnelles du capitalisme même avec un protectionnisme et un étatisme prononcés, de son absence d’analyse critique de classe des politiciens de gauche national-étatiste et des classes moyennes.

Avec une critique de l’expérience de 1944-1947 (« la Libération »), son absence de potentialités révolutionnaires, son caractère de compromis de classe et de sauvegarde du capitalisme sous l’égide de la SFIO, de De Gaulle et du PCF (qui demande au prolétariat de se sacrifier et ne pas faire grève au nom du productivisme capitaliste et de quelques réformes), sa relance et sa modernisation dirigiste, étatiste et technocratique du capitalisme français aux dépens des classes populaires, son étatisation des mutuelles ouvrières (« Sécurité sociale »), sa répression sanglante des mouvements de décolonisation (Algérie 1945, Indochine 1946-1954, Madagascar 1947).

Avec une critique de l’expérience de 1981-1983 (début du septennat de Mitterrand), de ses causes (surenchère gauchiste de Mitterrand face au PCF et Michel Rocard, défaite et récupération du cycle de luttes des années 1968), de ses modalités (relance keynésienne, nationalisations, gouvernement PS-PCF, union sacrée des directions syndicales et neutralisation des contestations), de son échec prévisible du fait de la crise structurelle du capitalisme et de la concurrence mondiale, les conséquences de cet échec (politiques d’austérité, démobilisation générale face aux politiques néolibérales, discréditation des idées de transformation sociale, apologie de l’entreprise et du Marché, hausse des taux de profit), et son islamophobie anti-travailleurs racisés de l’automobile.

Avec, enfin, un appel à ne pas se lancer dans un nouveau 1944 ou 1981 avec une France insoumise au pouvoir, avec son lot de désastres prévisibles (neutralisation des luttes sociales, désespoir lié à l’échec des réformes, montée de l’extrême-droite, comme après 1981-1983), mais plutôt à des mouvements anticapitalistes auto-organisés révolutionnaires : il faut tirer une leçon du passé de la gauche national-étatiste au pouvoir, mais pas celle de Serge Halimi [1 heure 10 minutes]


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Théorie communiste au sujet du caractère raciste du compromis issu des années 1944-1947

« Ce qui a conduit à la situation actuelle est la crise du modèle d’accumulation précédent (dit « fordiste ») et la restructuration qui s’en est suivie avec la désintégration du mouvement ouvrier et de l’identité ouvrière. […] Avec beaucoup de difficultés dues à l’histoire sociale et économique du pays, l’État-providence en France reposait sur une détermination du salaire régulée et centralisée par les conventions collectives et les accords nationaux […]. La contrepartie de cette politique de distribution arrachée à la classe capitaliste, avec la négociation centralisée des salaires et un taux d’emploi élevé était, du point de vue du capital, la paix sociale, la mobilité des travailleurs, le contrôle total sur les investissements aussi bien que sur l’organisation et la rationalisation du procès de production. Cette contrepartie c’était aussi l’appel massif à une main-d’œuvre immigrée pour les emplois les plus durs et les plus mal payés ce qui longtemps créa un effet de cliquet à la baisse et à la déqualification pour les « natifs ». […] Durant toute cette période, les salaires réels augmentèrent de façon régulière pour une grande partie de la classe ouvrière, le taux de chômage était très faible (0,6% en 1964) : les femmes et les immigrés jouant un rôle de cliquet à la baisse pour la partie « centrale » de la classe. […] Déjà comme le décrivait crûment Robert Linhart dans L’Etabli (chez Citroën) la répartition des emplois d’OS dans l’industrie était raciste : « Il y a six catégories d’ouvriers non qualifiés. De bas en haut : trois catégories de manœuvres (M1, M2, M3) ; trois catégories d’ouvriers spécialisés (OS1, OS2, OS3). Quant à la répartition, elle se fait d’une façon toute simple : elle est raciste. Les Noirs sont M1, tout en bas de l’échelle. Les Arabes sont M2 ou M3. Les Espagnols, le Portugais et les autres immigrés européens sont en général OS1 ; Les Français sont d’office OS2. » »

 Discours de Thorez aux mineurs de charbon, à Waziers (Pas-de-Calais), 22 juillet 1945

« Produire, faire du charbon, c’est aujourd’hui la forme la plus élevée de votre devoir de classe, du devoir des Français. Hier, notre arme était le sabotage, l’action armée contre l’ennemi ; aujourd’hui, l’arme, c’est la production pour faire échec aux plans de la réaction. […] Les paresseux ne seront jamais de bons communistes, de bons révolutionnaires, jamais, jamais. »

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