Le refus du travail dans l’Italie révoltée des années 60-70 – entretien avec Oreste Scalzone
40 ans après l’insurrection de Bologne des 11-12 mars 1977 (et sa reconquête par des chars d’assaut), une histoire du refus du travail dans l’Italie révoltée des années 1960-1970 – avec Oreste Scalzone, protagoniste central de ces années-là.
Dans cette émission consacrée à un aspect central des théories critiques et des luttes autonomes de l’Italie révoltée des années 1960-70, Oreste Scalzone nous offre d’abord un aperçu des théories critiques du travail (« refus du travail » et « lutte contre le travail ») développées au sein de l’opéraïsme [1ère partie, 30 minutes].
Dans une seconde partie, il évoque quelques pratiques de « l’anti-travail » de l’Autonomie italienne (« auto-réductions », grèves des loyers, squats) et parle de leur vision non-programmatique du communisme comme désir de communisation et comme « mouvement réel qui abolit l’état actuel des choses » (Marx) [2ème partie, 30 minutes].
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Autres émissions de critique et de refus du travail
- Critique radicale du projet de réforme du code du travail (2016), de l’organisation néo-capitaliste du travail et du travail capitaliste en crise
- Sortir du travail-marchandise ou barbarie
- Une histoire des résistances au travail et de l’anti-travail
L’Italie révoltée des années 1960-1970
- Note de lecture : Alessandro Stella, années de rêves et de plomb. Des grèves à la lutte armée en Italie, 1968-1980
- https://lundi.am/Oreste-Scalzone-contre-la-montre-integral
- http://www.zones-subversives.com/article-insurrection-des-desirs-dans-l-italie-des-annees-1970-98161694.html
- http://senonevero.communisation.net/IMG/pdf/a_l_assaut_du_ciel.pdf
Oreste Scalzone
- http://www.lemonde.fr/europe/article/2007/02/06/le-retour-en-italie-d-oreste-scalzone_864116_3214.html
- http://www.orestescalzone.over-blog.com
« Le communisme n’est pas la lutte pour un autre travail, il est lutte pour l’abolition du travail. (…) Le prolétaire qui lutte, il commence toujours plus tôt, c’est un rebelle avant de devenir un travailleur, car la taupe révolutionnaire est à l’œuvre dans tous les champs de lutte de la famille au quartier et à l’école ».
(Éditorial du supplément au n°15 de Rosso, mai 1975, cité dans Autonomie ! de Marcello Tari)
« Le travail n’est pas une façon de vivre. Mais l’obligation de se vendre pour vivre. Et c’est en luttant contre le travail, contre cette vente forcée d’eux-mêmes (les ouvriers) qu’ils se heurtent aux règles de la société. Et c’est en luttant pour travailler moins, pour ne plus se laisser empoisonner par le travail qu’ils luttent aussi contre la nocivité. Car il est nocif de se lever tous les matins pour aller travailler, il est nocif de suivre les rythmes, les modes de la production, il est nocif de faire les roulements, il est nocif de rentrer chez soi avec un travail qui te contraint le lendemain de retourner à l’usine ».
(Assemblée autonome de Porto Marghera, 1974 cité dans Autonomie ! de Marcelo Tari)