Repenser l’antisémitisme pour mieux le combattre
Une émission pour (re)penser et mieux combattre l’antisémitisme en France aujourd’hui – avec des membres du collectif stoff, auteur sur ce sujet d’un article dans leur revue.
L’émission (1 heure) comporte :
Une critique des théories réductionnistes à droite (« nouvelle judéophobie ») et à gauche de l’antisémitisme (comme n’étant qu’un phénomène mineur instrumentalisé à des fins racistes et colonialistes, comme simplement moralement ou stratégiquement mauvais, comme proto-critique du capitalisme et du colonialisme, ou comme n’étant qu’un anticapitalisme tronqué) ;
Une critique de l’idée d’une « nouvelle judéophobie » ; (Pierre-André Taguieff)
Une définition de l’antisémitisme comme forme spécifique de racialisation basée sur une représentation des juifs comme personnalisations des rapports de domination capitalistes, racialisation inscrite dans des rapports de classe et de genre ;
Une analyse critique des motifs d’adhésion politiques, socio-économiques et cognitifs aux discours antisémites, notamment en termes de ressentiment vis-à-vis d’une supposée meilleur situation matérielle et symbolique des juifs vis-à-vis des Arabes, des Noirs et des Blancs ;
Une explication du titre de l’article « Plus blancs que blancs ? » (l’antisémitisme contemporain faisant des juifs des sur-intégrés, des « surblancs », et non plus des étrangers) et une critique du réductionnisme et du schématisme de Houria Bouteldja ;
Un rappel du caractère complexe et pluriel des processus de racialisation, qui ne peuvent être réduits aux formes (post)coloniales et post-esclavage de racialisation, ou à un anticapitalisme tronqué ;
Un appel à une analyse matérialiste de l’antisémitisme non pas basé sur des catégories économiques abstraites (valeur d’échange / valeur d’usage) mais sur des réalités socio-économiques et psychiques (elles-mêmes socialement conditionnées) ;
Une analyse critique du concept de « racisme d’Etat » et de ses limites théoriques et politiques ;
Une critique des limites de l’analyse de l’antisémitisme de Werner Bonefeld ;
Un appel à un dépassement de la concurrence des anti-racismes à un niveau théorique et politique ;
Une proposition d’analyse des mécanismes d’adhésion à l’antisémitisme et à l’islamophobie ;
Une discussion du texte de Baldwin « Les Noirs sont antisémites parce qu’ils sont anti-Blancs »
Une définition de la lutte contre l’antisémitisme comme une lutte dans la lutte, qu’elle prenne une forme antifasciste ou d’auto-défense antiraciste ;
Une analyse de l’antisémitisme comme limite aux luttes et comme forme contre-révolutionnaire des luttes des classes et des luttes antiracistes.
Une conclusion en forme d’appel à une pluralité d’analyses et de luttes antiracistes.
Liens
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Les Noirs sont antisémites parce qu’ils sont antiblancs
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