Sortir du patriarcapitalisme

Le mouvement pro-pédophilie des années 1970, stade gauchiste de la domination adulte

En écho à l’affaire Gabriel Matzneff suite aux révélations de Vanessa Springora et au rappel des liens de certains intellectuels soixante-huitards avec Matzneff, une analyse des violences sexuelles sur mineurs comme des manifestations d’une domination adulte occultée au sein du discours du mouvement pro-pédophilie des années 1970, coupable dès lors non d’un excès de « libération sexuelle » mais d’une légitimation de rapports de pouvoir et donc de violence – avec Tal Piterbraut-Merx, qui rédigeait une thèse à l’ENS Lyon et au CRESPPA sur ce sujet.

L’émission (1 heure) comporte :

Une critique des termes du débat actuel autour de l’affaire Matzneff, entre un discours anti-68 de droite qui amalgame tout, des excuses rapides de Libération et une minoration des responsabilités du mouvement pro-pédophilie des années 1970 au nom de « c’était une autre époque », en lieu et en place d’une analyse politique de la (pro)pédophilie comme manifestation de la domination adulte ;

Un rappel de l’existence de critiques minoritaires du mouvement pro-pédophilie au sein du mouvement gay et féministe au début des années 1980 ;

Une mise en exergue de l’existence au cours des années 1970 d’un contraste entre une parole médiatisée (celle des pédophiles et des pro-pédophilie) et d’une parole silencée (celle des enfants victimes de violences sexuelles) ;

Une critique de l’instrumentalisation par des adultes pédophiles des revendications légitimes des mineurs adolescents (notamment du FHAR) à une sexualité autonome ;

Un rappel de l’existence d’un troisième terme entre violence (physique) et consentement : le pouvoir, aux mains des adultes et non des enfants ;

Une critique de l’amalgame des adolescents et des enfants dans une même catégorie, celle des mineurs, permettant à des (pro)pédophiles de se revendiquer du désir des premiers d’une sexualité autonome (pas forcément avec des adultes d’ailleurs) aux détriments des seconds n’ayant pas exprimé un tel désir ;

Une analyse des discours pro-pédophilie des adultes comme étant des discours de dominants occultant leur position dominante et ne demandant pas l’avis des dominés concernés ;

Un appel à une critique politique des pédophiles et des violences sexuelles sur mineurs ;

Une critique des projections du « regard adulte » (gaze) pro-pédophile vis-à-vis d’une sexualité infantile réifiée, fantasmée et exotisée ;

Une analyse du mouvement pro-pédophilie comme une critique tronquée de la domination adulte, réduite aux seules institutions d’encadrement bourgeois (famille, école, etc.) et à l’exclusion des adultes eux-mêmes ;

Une critique intersectionnelle, anti-bourgeoise, féministe et antiraciste du discours et des pratiques pédophiles, de leur pseudo « libération sexuelle » ;

Un rappel du caractère non-nécessairement émancipateur de l’affranchissement des tabous moraux, avec l’exemple de La Banquise, revue d’ultra-gauche pro-pédophile et négationniste ;

Une réflexion autour du traumatisme et de la prise de conscience des mineurs du caractère violent des actes pédophiles ;

Une critique de la société bourgeoise et patriarcale comme responsable du désarmement des mineurs face aux violences sexuelles ;

Une analyse critique du relativisme nominaliste de certains historien-ne-s vis-à-vis des violences sexuelles sur mineurs, aux détriments d’une approche matérialiste de celles-ci ;

Une conclusion appelant à une dénonciation conjointe des violences pédophiles et des violences incestueuses.


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